Romain Attanasio - Ambassadeur Voile
Catégorie : Recits de sportifs
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Présentation
"Originaire de Haute-Savoie, je suis né dans une famille de skieurs de haut niveau, et mon destin semblait tout tracé. Pourtant, j'ai réussi à prendre un autre chemin. Mes vacances chez mon grand-oncle en bord de mer m'ont initié très jeune à la voile, à bord d'un Poker, un petit croiseur familial des années 70. Nous naviguions dans les îles de Houat, Hoêdic, Belle-Ile-en-mer, ou sur le golfe du Morbihan, et c'est là que le virus de la navigation m'a pris ! J'ai commencé par faire du dériveur au club local, puis j'ai intégré la section sport-études de La Baule, en laser, où j'ai découvert un vrai talent de régatier. Assoiffé d'aventure, j'ai monté un programme en Mini 6.50, aussi connu sous le nom d' "école maternelle de la course au large".
Lors de ma première expérience de transatlantique, la Mini Transat en 1999, j'ai affronté une énorme tempête dans le golfe de Gascogne, et mon voilier de 6,50m a chaviré. Sauvé in extremis par un cargo, j'ai été rapatrié en Espagne puis en France, atterrissant à Orly sans vêtements, papiers, ni argent...
Une anecdote dont je me souviendrai longtemps, mais qui ne m'a pas découragé dans la poursuite de ma carrière de marin, bien au contraire.
Comment t'es venue cette passion pour la course à pied ? Et depuis combien de temps la pratiques-tu ?
"Mon envie de course au large débute par une histoire d’amour, non pas avec la mer, mais avec une navigatrice, Florence Arthaud, quand je la vois gagner la Route du Rhum en 1990 sur son trimaran doré. J’ai 13 ans et depuis ma chambre de pensionnat à Compiègne, je trouve ça incroyable. J’ai suivi toute sa course avec passion. Quelques semaines après, mon grand-oncle m’emmène au salon nautique : ma passion pour les bateaux est née. Florence Arthaud a vraiment été mon modèle dans la course au large, c’est là que part mon rêve de gosse de devenir navigateur. Suite à cela, je commence à faire du dériveur dans un club local, avant d’intégrer la section sport-études de La Baule, en laser. Je décide ensuite d’aller plus loin et monte un projet Mini 6.50 en 1999. C’est là que ma carrière professionnelle commence."
Parle-nous de ton meilleur souvenir en tant qu'athlète ?
"L’arrivée de mon premier Vendée Globe en 2016, je me souviens de tous les détails. J’ai passé la nuit précédente à faire des surfs incroyables dans le Golf de Gascogne. J’arrivais au petit matin, je me souviens de voir le jour qui se lève et je commence à croiser des bateaux de pêche. D’habitude on n’aime pas trop les croiser en mer, à cause du risque de collision, mais ce jour-ci j’étais ravi de les voir. Un premier bateau vient à ma rencontre, un deuxième et d’un coup je suis entouré de plein de bateaux ! Je vois les immeubles des Sables d’Olonne au loin, qui se reprochent peu à peu. Et puis je coupe la ligne, le sentiment à ce moment est incroyable, presque indescriptible. Pendant trois mois tu te demandes quand est-ce que le bateau va casser, tu penses constamment au risque d’abandonner la course. Et au moment où je passe la ligne, je pense « Ça y est, j’ai réussi, plus rien ne peut m’arriver ». C’est un mélange de joie intense et une forme de délivrance."
As-tu vécu un échec qui t'a appris quelque chose ?
"Le souvenir qui me revient c’est une étape en Figaro il y a quelques années maintenant. On est dans les dernières heures de la dernière étape, et à ce moment-là je suis dans les six premiers au classement général. On rentre dans l’Atlantique quand un front arrive par l’arrière et rattrape peu à peu toute la flotte. À ce moment une algue se prend dans mon safran ce qui me fait perdre mon sang froid. J’arrête mon bateau, j’arrache l’algue et je repars. Seulement dans les quelques secondes que me coutent la manœuvre, le front me rattrape et je perds dix places au classement général. Ce qui est cher payé pour un moment d’énervement, c’est là que je comprends que je dois apprendre à garder mon sang-froid en toute circonstance, en particulier dans les coups de chaud. Je cite souvent cette phrase de Nelson Mandela que je trouve très juste : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». C’est ce qui s’est passé ce jour-là."
Quel est ton rapport à la nutrition sportive ?
"J’ai un rapport très difficile à la nutrition, parce que la moitié de l’année je mange des plats lyophilisés. Et honnêtement, après toutes ces années, je ne les supporte plus. C’est presque une préparation mentale de me dire que je vais devoir recommencer à en manger quand la saison sportive va reprendre. Un des moments de plaisir sur le Vendée Globe, environ une semaine avant ton arrivée, l’organisation t’appelle pour savoir ce que tu veux manger pour ton premier repas de retour à terre. Ils engagent un grand chef pour nous préparer ça. Et à chaque fois je demande un steak frites, comme la plupart des skippers, ce qui a le don d’énerver l’organisation..."
Quels sont tes produits Meltonic préférés ? Et quel est ton retour d'expérience ?
"Mon produit préféré, c’est la Purée Tonic salée aux cacahuètes. C’est ce que j’ai mangé durant les deux premiers jours lors de la dernière Transat Jacques Vabre, quand on était dans la tempête. C’est un produit que j’apprécie beaucoup car il est sain, très nutritif et réconfortant à la fois. Je le consomme notamment sur les départs de course car il a l’avantage d’être très dense et rassasiant pour une petite quantité de nourriture, ce qui est bien pratique quand je suis un peu barbouillé en mer.
Les barres et gels sont moins adaptés à ma pratique, j’ai moins besoin de cet effet « coup de fouet » quand je suis en mer, je suis plutôt à la recherche d’aliments qui me font tenir sur la longueur. Je suis tout de même bien content de les avoir dans mon bateau quand j’ai dû mal à rester éveillé la nuit."
Tes objectifs pour cette nouvelle saison 2024 ?
"Pour cette nouvelle saison 2024, mon début d’année est vraiment orienté Trail avec le début du MTT (le Martinique Trail Tour) qui a débuté dès le mois de janvier et qui se déroule sur toute l’année. J’ai participé à 3 trails en ce début de saison avec ma nouvelle victoire sur le Trail de la Mythik début février, qui m’a qualifiée pour les Championnats de France de Trail en avril prochain. L’objectif est clairement là en espérant pouvoir faire aussi bien qu’en 2022.
La suite sera de continuer le MTT, de très belles courses en Martinique d’ailleurs ! Et de refaire un peu de course sur route aussi pour garder un peu de vitesse. Le calendrier va s’écrire au fur et à mesure à vrai dire ;)"