Interview exclusive avec Marion Delespierre : Sa victoire époustouflante aux championnats du monde de trail long

L'interview de la championne du monde de trail : Marion Delespierre

Qu'est-ce qui t'a motivé à participer aux championnats du monde de trail long et à te lancer sur une distance aussi exigeante ?

Mon rêve était de porter le maillot de l'équipe de France. Mon premier objectif était de représenter fièrement mon pays, un rêve que j'ai concrétisé en 2021. Ensuite, j'ai appris qu'il y aurait les championnats du monde en Thaïlande en novembre 2022, finalement repoussé. Enfin, il y a eu la sélection pour Innsbruck 2023. 

Quant à la distance, je me sens plus à l'aise sur les parcours longs, comme les 85 km, que sur les plus courts. C'est une distance que j'apprécie énormément et que j'ai déjà eu l'occasion de parcourir à plusieurs reprises.

Comment t'es-tu préparée physiquement et mentalement la semaine précédant la course pour être au meilleur de ta forme ?

Pour préparer ma course, la semaine d’avant était consacrée à la régénération et non à l'entraînement intensif. Étant donné les contraintes de mon travail de médecin du sport et les entraînements, il était difficile pour moi de participer à de nombreuses courses. J'ai donc suivi un plan d'entraînement élaboré avec mon coach, Patrick Bringer, afin d'être au top le jour J. Le fait de ne pas trop courir m'a permis d'arriver mentalement fraîche et prête à donner le meilleur de moi-même le jour de la course.

Peux-tu nous donner un aperçu de l'équipement essentiel que tu as utilisé lors de cette course de championnat du monde ?

Pour la course, nous avions un équipement obligatoire comprenant une veste pesant au minimum 150 grammes, une gourde d'eau d'un litre, un sac, et bien que les bâtons ne soient pas obligatoires, beaucoup d'entre nous les avons utilisés en raison du profil du parcours. De plus, nous devions également avoir des réserves alimentaires sur nous. Pour le reste, il n'y avait pas d'exigences spécifiques. Nous avions une balise GPS et un téléphone.

Quelles stratégies as-tu mises en place pour maintenir ton niveau d'énergie élevé et gérer efficacement la course jusqu'à la victoire ?

Il était primordial de s'hydrater régulièrement. À chaque ravitaillement, nous étions tenus de repartir avec au moins un litre d'eau, d'autant plus qu'il faisait chaud ce jour-là. Dans mes gourdes, j'avais ma boisson d'effort préférée, la Melto aux fruits rouges. En collaboration avec les kinés de l'équipe de France, Nous avions préparé les ravitaillements en équipe. Quant aux ravitaillements autonomes, j'avais prévu de quoi remplir mes gourdes et de quoi manger correctement tout au long de la course comme des gels (coup de boost) et d’autres produits Meltonic comme la pur bar cajou sel.

Avais-tu des doutes ou des appréhensions avant la course et comment les as-tu surmontés pour atteindre ce résultat exceptionnel ?

Mes doutes ne portaient pas sur mon état physique ou ma forme. J'avais plutôt des appréhensions concernant le parcours qui était assez exigeant, avec 85 km et 6000 mètres de dénivelé, des passages techniques et des sections en altitude. J'étais préoccupée par la gestion de ces terrains spécifiques. Nous avons pu faire de la reconnaissance d’une partie du parcours deux mois auparavant avec l'équipe de France, mais il y avait encore beaucoup de neige. Nous avons pu reconnaître la première boucle, la dernière ascension, la dernière descente, mais, par exemple, la portion entre le 20ème et le 60ème kilomètre restait en grande partie inconnue.

Après cette victoire incroyable, comment as-tu abordé ta période de récupération ?

Dès le lundi, j'étais de retour au travail. La récupération a été un peu lente, car j'ai enchaîné les jours de travail. J'ai également eu des sollicitations médiatiques, des interviews, etc en plus du travail.

J'ai décidé de faire une pause d'une semaine complète sans course à pied ni vélo. J'ai repris par la suite avec des footings légers. Pour le moment, je n'ai pas de plan d'entraînement strict. Je profite du plaisir de courir, de partager avec mes amis et je prends l'été pour laisser mon corps se reposer, notamment avant mes congés qui ne débutent qu'à la dernière semaine d'août.

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